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La territorialisation de l'Economie Circulaire (Jean-Baptiste Bahers - CNRS)

Dans ce septième épisode du Podcast Circular Metabolism, nous avons reçu notre collègue Jean-Baptiste Bahers au cours de sa visite à Bruxelles pour qu'il nous parle de la territorialisation de l'économie circulaire.


Jean-Baptiste est actuellement chargé de recherche CNRS dans le Laboratoire Espaces et Sociétés de Université de Nantes. Il est également membre du comité de rédaction de la revue FLUX. Sa thèse de doctorat (réalisée en 2012) portait sur les dynamiques des filières de récupération-recyclage et écologie territoriale en Midi-Pyrénées. Entre 2013 et 2018, il fut Enseignant-Chercheur en évaluation environnementale et écologie territoriale à l'École des Métiers de l'Environnement (EME) de Rennes et responsable pédagogique du Mastère spécialisé en Economie circulaire.


La première raison pour laquelle je voulais inviter Jean-Baptiste sur le podcast, était pour parler de l'écologie territoriale, une discipline made in France. Il s'agit du champ scientifique qui analyse de manière systémique les aspects matériels et immatériels des territoires proposé entre autres par Sabine Barles et Nicolas Buclet. Cette discipline se situe dans la continuité de l'écologie sociale de Vienne et se distingue de l'écologie industrielle telle qu'elle est entendue en France et qui est souvent résumée à la symbiose entre entreprises. Ceci veut dire que l'écologie territoriale s'intéresse autant aux flux qu'aux conséquences sociales et territoriales de ces flux.


La nouveauté de cette discipline cependant est qu'elle cible les territoires, et notamment les relations interterritoriales entre territoire de consommation et d'approvisionnement. Cette nouveauté permet d'aller au-delà du simple exercice quantitatif du métabolisme territorial où seul le système est étudié et non pas ce qui existe à l'intérieur et aux bornes de celui-ci. En d'autres termes, le premier intérêt de cette territorialisation est d'effectuer une différentiation spatiale au sein d'une ville ou d'un territoire rural pour identifier les drivers de consommation, les inégalités et vulnérabilités qui en résultent. Le deuxième intérêt est la prise en compte de l'externalisation du métabolisme. Donc ce qui se passe à côté mais qui n'est pas vraiment visible.


Pour consolider cette jeune discipline, Jean-Baptiste mentionne qu'il sera intéressant d'effectuer des analyses comparatives entre flux et entre les cas d'études et en ayant des regards croisés sur les différentes typologies de territoires comme par exemple des zones rurales productives, des territoires insulaires, des villes intermédiaires, et des mégalopoles.


La deuxième raison de cette invitation est parce que Jean-Baptiste avait été évaluateur externe des deux premières années du Programme Régional d'Economie Circulaire de Bruxelles. Bien qu'il s'agisse d'un exercice assez difficile de premier abord, il souligne que le programme avait une bonne diversité d'actions cochant pas mal de cases. Selon lui, le programme présentait quand même quelques angles morts particulièrement d'un point de vue de l'évaluation et des indicateurs sur l'évolution de la consommation, le recyclage, l'addition au stock, mais aussi l'externalisation. Par exemple, comment évaluer l'efficacité des différentes initiatives d'économie circulaire se multipliant sur les territoires ? Pour les petites et nouvelles initiatives, il faut faire attention de ne pas les jugées uniquement sur le terme des flux car ce sera toujours marginal. Mais s'il n'y a pas d'effet sur les flux à quoi bon. C'est une question assez complexe qui est difficile aujourd'hui de répondre mais il est clair que l'économie circulaire ne doit pas uniquement répondre à des...

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